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SMLH78. Hommage au capitaine Labouret, premier président du comité de Rambouillet

Publié le 11 juin 2024

Le 5 avril 2024, une cérémonie était co-organisée à Rambouillet par le général Watin-Augouard, président du Trèfle (société d’entraide des élèves et anciens élèves de l’école des officiers de gendarmerie nationale),le général Clémot, président du comité de Rambouillet de la SMLH, et le chef d’escadron Flouriot, commandant la compagnie de gendarmerie de Rambouillet pour inaugurer le tableau de tradition et d’honneur des commandants de compagnie de gendarmerie de Rambouillet et rendre hommage à l’un d’eux, le capitaine Henri Labouret, également premier président du comité de Rambouillet de la Société d’entraide des membres de la Légion d’honneur.

 

Cet évènement est le résultat de la rencontre du travail du chef d’escadron Flouriot qui a réussi à dresser la liste de ses prédécesseurs depuis 1814 et de celui du général Clémot qui retrace l’histoire de son comité. De nombreuses autorités étaient présentes, dont monsieur Larcher, président du Sénat et membre du comité, monsieur Emmanuel, député, monsieur Gourlan, conseiller régional et président de Rambouillet Territoires, madame Matillon, maire de Rambouillet, le colonel Roche, commandant le groupement de gendarmerie des Yvelines, ainsi que le docteur Marie- France Jourdan, présidente de la section des Yvelines, et monsieur Jean-Marie Lucas, délégué général de la SMLH. Deux tableaux ont été dévoilés : l’un dressant la liste des commandants de compagnie et l’autre consacré au capitaine Henri Labouret.

 

Qui était cet officier ?

Né en 1870 dans le Lot, il s’engage en 1888 au 108 ème régiment de ligne à Bergerac (Dordogne) et progresse rapidement. En 1899, il est adjudant. Il se marie en 1892 et le couple aura deux enfants.

 

Il veut changer d’orientation et intègre la gendarmerie comme maréchal des logis, le 9 mars 1901. D’abord affecté en Haute-Vienne, il commande la brigade de Rouillac, en Charente, deux ans plus tard. Ses qualités sont remarquées et ses chefs lui proposent de devenir officier. Reçu au concours, il rejoint, début 1905, l’école créée en 1901 pour former les sous-officiers accédant au corps des officiers. Il en sort 5 ème sur 19.

 

Le 26 septembre 1905, le sous-lieutenant Labouret, 35 ans, prend le commandement de la gendarmerie de l’arrondissement du Vigan (Gard). Le 20 mai 1906, des manifestants armés et surexcités envahissent la sous-préfecture pour attenter à la vie du sous-préfet et du député mais se
heurtent à Henri Labouret et à huit gendarmes. L’attitude courageuse et le sang-froid de cet officier sont alors décisifs pour éviter un drame. Cela lui vaut une belle citation.

 

Le 3 août 1914, le lieutenant Labouret devient le prévôt de la 2 ème division d’infanterie coloniale. Il y est promu capitaine le 23 décembre 1914 puis est nommé chevalier de la Légion d’honneur le 13 juillet 1915. Il effectue toute la campagne contre l’Allemagne à ce poste jusqu’au 1 er août 1919 et,
durant cette période, obtient trois citations à l’ordre de la division.

 

Affecté au commandement de la gendarmerie de l’arrondissement de Rambouillet, alors en Seine-et-Oise, il prend ses fonctions le 24 octobre 1919. Il a 49 ans et est trop âgé pour accéder au grade supérieur mais il est promu officier de la Légion d’honneur le 30 septembre 1922, en étant le
seul à être inscrit sur le décret. Dès le 2 octobre, il est décoré au château de Rambouillet par Alexandre Millerand, président de la République.

 

La présence fréquente d’Alexandre Millerand dans cette résidence officielle de la présidence a certainement contribué à cet honneur exceptionnel. Le 6 janvier 1923, Henri Labouret, 53 ans, est admis à la retraite par limite d’âge. Il se retire à Rambouillet, devient agent d’assurance et œuvre alors pour la création d’un comité local de la Société d’entraide des membres de la Légion l’honneur. Avec quelques légionnaires rambolitains, il entraîne dans sa démarche le chef de bataillon Emile Massart, président de lasection de Paris et Seine-et-Oise.

 

La première assemblée générale, convoquée pour officialiser cette création, se tient le 1 er avril 1928 à la mairie de Rambouillet. Henri Labouret est élu président du comité. Président durant 12 ans, il gagne un combat qui lui tient particulièrement à cœur : doter le comité d’un drapeau car, dit-il, « une société sans drapeau est une âme sans vie ». Les finances manquent mais il trouve des solutions. Le 11 novembre 1938, jour du 20 ème anniversaire de l’armistice, le général de gendarmerie René Moinier, rambolitain, lui remet l’emblème.

 

Henri Labouret, personnalité locale reconnue, s’éteint le 4 avril 1940, vaincu par un cancer. Il a 70 ans. Le journaliste du Progrès de Rambouillet et Seine-et-Oise écrit alors : « Sa bonne humeur, ses manières raffinées et courtoises avaient attiré toutes les sympathies ; c’est une figure loyale et noble qui disparait ». Lors de ses obsèques, toutes les autorités sont là et l’assistance est nombreuse. Il est inhumé au cimetière de la ville.

 

Le 4 avril 2024, la veille de la cérémonie d’hommage au capitaine Labouret mais aussi jour du 84ème anniversaire de son décès, le comité est allé déposer une gerbe sur sa tombe, en présence de son drapeau. Désormais, le tableau dévoilé le 5 avril 2024 est installé à l’entrée des locaux de la compagnie de gendarmerie et dans la salle servant aux réunions du bureau du comité. Ainsi, la mémoire d’Henri Labouret survivra.